jeudi

enjouillet

Je vous lis en juillet, au bord de l'eau, quand il fait très chaud.

De temps à autre, je garde ma place avec un doigt,

planté sur un point comme un piquet de cerf volant,

ta phrase fait le tour de moi comme l'hirondelle fait le tour du ciel,

comme le vin fait le tour du palais...

et quand je suis loin, très loin du point de départ, je reprends le fil de ma lecture,

mon regard re-penchant sur ta page comme un oiseau qui picore les signes, bibliophage sauvage, haletant entre majuscules et interlignes.

Parfois, ne trouvant rien, je cours, puis un mot me ralentit, et je te suis, et tuez moi.

Je vous ai lu en juillet, deux fois, autour de la cinquantaine.

Entre la première et la deuxième, vous avez oublié mon nom

C'est sans importance

On a le droit de n'exister pour personne

Être sans importance pour un autre

Je vous lis, je vous ai lu en juillets,

l'écris vain jeté du lit, je vous le dis, jujitsu à ta virgule près ; lits crevants, juvénile jubilance,

vous, juillets, lu.

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